La découverte du Sirdan : Une spécialité culinaire d’Adana à Istanbul
Cela vous est-il déjà arrivé de tomber sur un plat qui, au premier abord, vous paraît étrange et peu ragoûtant ? Puis, après avoir fait le pas de la première bouchée, vous vous rendez compte que finalement, cette spécialité a bien plus à offrir qu’à décevoir.
C’est ainsi qu’on pourrait qualifier notre expérience avec le Sirdan, une spécialité d’abats originaire d’Adana, en Turquie, et maintenant très réputé à Istanbul.
Qu’est-ce que le Sirdan ?
Pour les non-initiés, le Sirdan est un plat composé principalement d’un mélange d’abats (taille, intestins, foie, etc.) soigneusement sélectionnés et assaisonnés avec diverses épices comme le kimyon (cumin), soumis ensuite à un long processus de cuisson pour lui donner une texture onctueuse et fondante.
En ce qui concerne la présentation, il faut dire que le Sırdan ne remporte pas forcément la médaille d’or dans la catégorie « beauté ». Eh oui, il y a quelque chose d’étrange et presque hypnotisant dans la façon dont les morceaux d’intestins se retrouvent en forme de spirale, s’enroulant les uns autour des autres, donnant une impression de ‘sira’ ou continuité.
La première rencontre : le choc des saveurs
On se rappelle très bien notre première rencontre avec le Sirdan. C’était dans une petite échoppe quelque part à Istanbul, au gré de nos déambulations nocturnes.
Attirés par le spectacle visuel que représentait ce plat, nous sommes restés bouche bée devant cette expérience gustative unique en son genre. Oui, car si l’apparence peut prêter à sourire, voire rebuter, il ne faut pas s’y méprendre : le goût du Sirdan est puissant et savoureux.
Les techniques de cuisson et d’assaisonnement du sirdan
S’intéresser au Sirdan, c’est également s’aventurer dans les secrets de sa préparation. En effet, tout comme pour la majorité des plats turcs traditionnels, la recette et les ingrédients sont soumis aux inspirations familiales et régionales. Ainsi, on peut distinguer plusieurs variantes selon les maîtres et les lieux où vous pourrez prendre plaisir à déguster ce mets singulier.
La farce même joue un grand rôle
Le choix des abats est capital pour l’image que va véhiculer votre plat. Ici, ce sont souvent les plus grands (et intenses) qui seront privilégiés. On pense alors au foie ou encore aux tripes.
De manière décontractée, certaines personnes peuvent également choisir des ingrédients plus accessibles, tels que le mouton ou la volaille.
Mijoter sans compter, cuire avec art le sirdan
Il est important de noter que la cuisson du Sirdan est tout aussi essentielle pour garantir sa saveur particulière. La tradition turque veut que l’on cuise cette spécialité pendant plusieurs heures (parfois même plus d’une demi-journée !) afin de permettre à tous les éléments de s’incorporer entre eux, aux assaisonnements de se diffuser et au mélange de se fluidifier.
Entre sel et épices, le défi équilibré
Côté saveurs, bien souvent, le goût prononcé des abats demande une maîtrise en termes d’assaisonnement : un mariage subtil et réussi entre tuzlu (sel) et différentes épices apportant une pointe exotique.
Comme mentionné précédemment, si certaines personnes préfèrent rester sur un simple ajout de kimyon, d’autres n’hésiteront pas à explorer des territoires inconnus de palais et saveurs toujours plus riches et variées.
Les recommandations culinaires
Pour accompagner votre sirdan, voici quelques idées de mets qui pourront parfaitement mettre en valeur ce plat singulier :
- L’efor : Un genre de pâte à base d’intestins d’animaux. Sa préparation consiste simplement à broyer ces derniers avant de les passer au crible fin. Idéal pour créer un effet contrasté avec nos spirales d’abats.
- Pilav (riz) : Pour ramener un peu de légèreté dans nos assiettes, opter pour le riz nature, sans sacrifier pour autant la gourmandise.
- Ekmek (pain) : Admettons-le, peu de choses sont aussi satisfaisantes que de tremper un morceau de pain dans une sauce onctueuse et parfumée issue des confins du Sırdan ! Alors n’hésitez pas à prendre votre tranche et plonger la main !
Enfin, il faut être honnête : le sirdan ne peut vraiment se juger qu’au bout de l’expérience. Alors, si lors d’un prochain voyage en Turquie, vous croisez un établissement proposant cette spécialité, osez faire ce pas de côté et tenter l’aventure gustative ! Vous pouvez également vivre d’autres expériences culinaires en découvrant l’ube, qui saura vous surprendre par sa couleur.